Québec, le 20 novembre 2024 – La présidente de l’Assemblée nationale, Mme Nathalie Roy, a déposé en chambre aujourd’hui le rapport du Commissaire à la langue française (CLF) intitulé Le français comme langue commune. Comprendre le recul, inverser les tendances. Ce rapport présente les conclusions du commissaire, M. Benoît Dubreuil, sur le Rapport sur la situation linguistique du Québec, publié en mai 2024 par l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Le rapport comprend également ses recommandations pour renforcer l’utilisation du français comme langue commune, comme l’exige la Charte de la langue française.
Tendances défavorables au français
En s’appuyant sur le rapport de l’OQLF et sur ses propres études récemment publiées, le commissaire considère avoir pu établir un bilan précis de la situation linguistique. Dans son rapport, il explique ainsi les causes des tendances défavorables au français qui se sont installées au Québec depuis le début des années 2000 malgré la présence d’une politique linguistique ambitieuse.
« Les changements démographiques, économiques et technologiques des dernières décennies ont fait reculer l’utilisation du français dans plusieurs domaines de la vie sociale, au premier rang desquels se trouvent le travail et la culture. Qui plus est, les écarts aujourd’hui visibles entre les générations plus jeunes et celles plus âgées laissent entrevoir de nouveaux reculs ces prochaines années », a déclaré M. Dubreuil.
Recommandations
Le commissaire soumet au gouvernement huit recommandations, dans les domaines de la culture, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de l’économie. Dans les régions de Montréal et de Gatineau, où le recul du français est le plus marqué, il propose également l’élaboration de plans linguistiques régionaux qui viseraient à y renforcer l’utilisation du français comme langue commune.
Les mesures proposées visent deux objectifs : accroître la préférence pour le français chez les jeunes et les nouveaux arrivants, et renforcer les réseaux dans lesquels le français pourra s’imposer facilement comme langue habituelle. « Les mesures présentées dans ce rapport sont ambitieuses. Si elles sont mises en œuvre, elles pourraient rétablir l’équilibre nécessaire à la pérennité du français et consolider son usage comme langue commune », a expliqué Me Stéphanie Cashman-Pelletier, commissaire adjointe à la langue française.
En matière d’immigration, le commissaire ne formule pas de nouvelles recommandations. Cependant, il rappelle celles qu’il a proposées dans ses précédents rapports et il insiste sur l’importance d’accueillir une immigration plus francophone.
Ce rapport est accessible dans le site Web du CLF, à commissairelanguefrancaise.quebec.
En octobre 2024, le CLF a diffusé deux publications pour établir le cadre d’analyse et les assises empiriques sur lesquels le présent rapport s’appuie. Des études complémentaires au rapport de l’OQLF sont venues apporter de nouveaux éclairages sur la situation du français. Ces publications sont aussi accessibles dans le site Web du Commissaire.
À propos du Commissaire à la langue française
Par ses fonctions, le CLF surveille l’évolution de la situation linguistique du Québec. Il formule, à l’attention du ministre de la Langue française, du gouvernement ou de l’Assemblée nationale, tout avis ou recommandation pour favoriser l’usage du français comme langue commune.