Pour assurer à toute personne domiciliée au Québec le droit d’apprendre le français, la Charte de la langue française a institué au sein du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) une unité administrative appelée Francisation Québec. La création de cette unité, le 1er juin 2023, a entraîné une transformation en profondeur des services d’apprentissage du français. En raison de l’envergure de cette réforme et de son importance pour la situation linguistique, le CLF s’est engagé à en effectuer une évaluation continue entre 2024 et 2027.
Dans le but de comprendre les répercussions du déploiement de Francisation Québec, le CLF a consulté un bon nombre de prestataires de services et d’acteurs gouvernementaux de la francisation au Québec. De novembre 2023 à avril 2024, il a mené 41 entretiens avec 67 intervenants dans 6 régions du Québec. À l’issue de cette évaluation, le commissaire a dégagé 13 constats et formulé 6 recommandations, regroupés autour de 4 grandes thématiques :
Deux grandes conclusions
Deux conclusions principales émergent de l’évaluation du commissaire.
La première est que, malgré un court délai de mise en œuvre, le MIFI a réussi à créer un point d’accès unique qui lui donne, pour la première fois, une vue d’ensemble des services gouvernementaux d’apprentissage du français. Depuis le 1er juin 2023, Francisation Québec a ainsi pu traiter un nombre important de demandes d’inscription aux cours de français et entreprendre une démarche d’harmonisation sur le plan pédagogique avec le ministère de l’Éducation du Québec.
La seconde conclusion est que, malgré les avantages importants découlant de sa création, Francisation Québec n’a pas été en mesure de répondre entièrement à la demande, ce qui a entraîné des délais d’attente importants, particulièrement pour les cours à temps partiel. Parmi les difficultés relevées par le CLF dans ses entretiens, les principales découlent des mécanismes de gestion des inscriptions et de formation des groupes, des modalités d’échange de l’information et des fonctionnalités de la plateforme « Apprendre le français ».
Dans son rapport, le CLF formule diverses recommandations dans le but d’appuyer le ministère dans la résolution de ces enjeux et dans l’amélioration des services d’apprentissage du français.